By Cyril Boudet on dimanche 3 décembre 2017
Category: Actualités publiques

RÉSULTATS : Les souhaits d’évolution - "ET VOUS, COMMENT VOYEZ-VOUS L'AVENIR ?" 3/3

PARTIE 3 : LES SOUHAITS D’ÉVOLUTION - RÉSULTAT DE LA GRANDE ENQUÊTE MENÉE PAR L’AOF.

L’Association des Optométristes de France a lancé en février 2017 une grande enquête destinée à dresser un instantané de la pratique des 4O, Optométristes, Opticiens, Orthoptistes et Ophtalmologistes.

L’enquête a récolté plus de 2000 participants, la majorité venant des opticiens (55,4%) et des optométristes (35,6%), un nombre significatif d’orthoptistes (7,6%) a également pris part à cette étude. Les ophtalmologistes (1,1%) n’ont que faiblement participé, de ce fait nous ne publierons pas leurs réponses.

LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE LA FILIÈRE :

Nous avons interrogé les opticiens, les réactions sont mitigées concernant les derniers décrets :

QUELLES ÉVOLUTIONS POUR LES OPTICIENS ?

La formation des opticiens est amenée à évoluer, c’est une des dernières professions paramédicales à ne pas avoir eu sa réingénierie et à ne pas avoir intégré le schéma LMD.

Les opticiens sont largement favorables au passage au niveau licence.

Nous avons ensuite interrogé les opticiens sur leur souhait d’évolution et les domaines qu’ils souhaitaient approfondir :

La priorité pour les opticiens est donc de compléter leurs compétences en santé, cela semble effectivement indispensable pour faire face à leurs nouvelles prérogatives.

Le nombre d’opticiens et d’optométristes en milieu médical étant de plus en plus important, nous avons questionné l’ensemble des opticiens, puisque le cadre actuel pour ces professionnels est inadapté :

Ainsi les opticiens sont favorables à la possibilité d’exercer en milieu médical dans un cadre adapté.

Enfin nous avons questionné les opticiens sur la possibilité de poursuivre leurs études en Master, pour compléter leurs compétences de professionnel de santé, ce qui permettrait d'obtenir des droits et devoirs SUPPLEMENTAIRES par rapport aux opticiens disposant uniquement du diplôme initial :

Ainsi les opticiens souhaitent obtenir la possibilité de poursuivre leurs études vers un niveau BAC+5, qui offrirait des compétences en santé avancées par rapport au niveau de base de l’opticien.

FAUT-IL RÉGULER LA DÉMOGRAPHIE DES OPTICIENS ?

La densité des opticiens en France est la plus élevée en Europe, elle est 2.5x supérieure à nos voisins Allemands et 5x supérieure au Royaume-Uni, nous avons donc questionné les opticiens à ce sujet :

Pour rester en adéquation avec les besoins du marché, il parait indispensable de réguler le nombre de nouveaux diplômés, et les opticiens en ont bien conscience.

Initialement, la première école d’optique a été créée en 1912. En 1970, nous comptions 3 écoles en France, aujourd’hui nous en comptons plus d’une centaine.

En l’an 2000, nous comptions 10000 opticiens, aujourd’hui nous en comptons plus de 30000. Cette arrivée massive n’est aucunement compensée par les départs à la retraire, puisque l’âge moyen est relativement jeune : 37 ans. Nous formons environ 10000 opticiens tous les 5 ans, pour un nombre de 14000 magasins, qui devrait se stabiliser ces prochaines années.

Nous craignons que certains acteurs du marché freinent ces évolutions indispensables, puisque des opticiens nombreux et moins diplômés leur assurent une main d’œuvre à bas coût.

VERS DES FORMATIONS COMMUNES ?

Un master commun ouverts aux opticiens et aux orthoptistes revient régulièrement sur le devant de la scène, nous avons donc interrogé les optométristes, les opticiens, et les orthoptistes à ce sujet :

Les professionnels sont donc globalement favorables à une formation commune.

Nous avons interrogé les professionnels concernant le contenu de cette formation de niveau master :

Le constat est sans appel, les professionnels attendent un master qui offre de nouvelles compétences en santé.

L’idée d’une formation commune de niveau master optométriste-orthoptiste pourrait être séduisante, et régler bien des tensions entre les professions.

L’Association des Optométristes de France souhaite développer les échanges entre ces deux professions. Actuellement les formations en optométrie sont ouvertes aux orthoptistes, néanmoins leur accès n’est pas facilité, un nombre faible d’entre eux ont suivi ces formations.

A l’inverse, certains optométristes, souhaitant compléter leurs connaissances, et en recherche d’un statut règlementé qui garantisse une sécurité de l’emploi, ont suivi des formations en orthoptie.

Nous regrettons qu’il n’existe pas de passerelle facilitée entre ces deux professions.

Pour l’Association des Optométristes de France l’idée d’un master commun n’est envisageable qu’à condition de prendre le meilleur de chaque formation, et qu’aucune de celle-ci ne soit lésée par ce rapprochement. Le Master actuel d’Orsay pourrait servir de base de travail pour une formation commune.

S’il parait judicieux qu’une partie de la formation soit délivrée par les facultés de médecines, avec des interventions d’ophtalmologistes et d’orthoptistes, il nous parait primordial de conserver une partie du diplôme en faculté des sciences, puisque ces formations développées en France depuis 40 ans atteignent aujourd’hui les standard européens.