Interview de Yannick Dyant, président de l’AOF, en partenariat avec acuité.
Les optométristes sont prêts à renoncer à la vente des équipements optiques. Yannick Dyant, président de l’AOF (l’Association des Optométristes de France) a évoqué sur acuite.fr les raisons. Cette décision représente un signe important d’ouverture de l'AOF et un pas en direction des ophtalmologistes qui pourrait être décisif. Interview
A. : Pour quelles raisons êtes-vous prêts à renoncer à la délivrance des équipements optiques ?
Y.D : Nous sommes prêts à renoncer à la délivrance des équipements optiques car c’est un point clivant avec les syndicats des ophtalmologistes. Avec cette démarche, nous aurons certainement plus de facilité à débloquer la situation. A l’heure actuelle, rien n’est acté, mais c’est une constatation qui a été mise en valeur lors des Etats généraux de la santé visuelle de la Mutualité Française.
A. : Quelle a été la réaction des ophtalmologistes ?
Y.D : Leur réaction a été plutôt favorable. Ils attendent toujours des propositions de notre part par rapport à notre intégration dans la filière visuelle, notamment quelles seraient nos responsabilités ? Notre mode de pratique ? Et si nous serions financés ou non par la Sécurité sociale.
A. : Si l’optométriste ne délivre pas d’équipement, il ne pourra pas ouvrir de magasins d’optique ?
Y.D : Oui, nous aurions une séparation comme pour le médecin qui n’a pas le droit de détenir un point de vente. L’optométriste exercera dans un cadre à déterminer tandis que l’opticien continuera de son côté sa pratique. La personne qui souhaite exercer son métier d’opticien ne pourra donc pas bénéficier des droits que pourraient lui accorder le diplôme d’optométriste.
A. : Ce renoncement pourrait-il créer aussi davantage de convergence entre les opticiens et les optométristes ?
Y.D : Une réglementation pourrait éviter le risque d’avoir une distorsion du marché de l’optique. Car si les optométristes étaient réglementés et arrivaient sur le marché, 3000 d’entre eux seraient aptes à réaliser des prescriptions supplémentaires. Les magasins d’optique pourraient également en bénéficier.
A. : Quelle est la prochaine étape ?
Y.D : Nous allons poursuivre les discussions avec les différents ministères de la santé et de l’enseignement supérieur ainsi qu’avec les différents syndicats de la filière visuelle principalement les 3O. Il est très difficile d’établir un calendrier, mais la filière visuelle a besoin d’une réforme urgente et efficace bien plus profonde que celle qui est aujourd’hui en place. Notre objectif est de débloquer la situation pour que les optométristes aient une place en accord avec leur qualification et les besoins de la population.