Les parlementaires semblent de plus en plus inquiets pour la santé visuelle des Français.
Après plusieurs questions au Gouvernement et une proposition de loi déposée par le sénateur des Côtes-d'Armor Ronan Kerdraon, le député des Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle, alerte. « Dans sa circonscription, les délais d'attente sont d'un an et les gens font près d'une heure de route pour être examinés », nous a confié une source proche du parlementaire.
Aussi, dans une question écrite au Gouvernement publiée le 24 juin au Journal Officiel, il « attire l'attention de Mme la ministre des Affaires sociales et de la Santé sur la reconnaissance de l'activité d'optométriste comme profession régie par le code de la santé publique ».
« La France est aujourd'hui confrontée à un inquiétant phénomène : le nombre d'ophtalmologistes sur le territoire est très insuffisant - et de surcroît en forte baisse - par rapport aux besoins - eux-mêmes croissants - en soins oculo-visuels des Français, expose le parlementaire. Il en résulte une situation intenable qui voit s'allonger les délais d'attente et se former des déserts ophtalmologiques ».
Aussi, pour Jean Lassalle, « la question de la reconnaissance de l'optométrie se pose-t-elle avec acuité. Il s'agirait d'aligner la législation française sur celle déjà en vigueur dans la quasi-totalité des pays de l'Union Européenne en permettant à ces professionnels de santé d'exercer un dépistage oculaire du patient et, si nécessaire, d'en corriger les déficiences au moyen de lentilles ou de lunettes ».
« Les optométristes représentent un effectif de plus de 3 000 professionnels répartis de manière homogène sur le territoire et prêts à prendre rapidement en charge les besoins de nombreux Français pour l'heure condamnés à l'attente. Les économies réalisées par la sécurité sociale seraient substantielles puisque estimées à près de 200 M d'euros par an. Il lui demande si le Gouvernement entend faire évoluer la législation actuelle afin de reconnaître la profession d'optométriste », conclut-il.