L’ optique française est une filière d’excellence, à tel point que nous avons un laboratoire de recherche à Orsay.

 

Richard Legras, enseignant-chercheur au laboratoire Aimé Cotton, de l’Université Paris-Sud développe depuis 13 ans cette activité liée à l'optométrie et à l'optique physiologique.

En tant que maître de conférences, il supervise chaque année des doctorants en thèse. Interview...

 

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Source : Acuite.fr


Acuité : Présentez-nous le laboratoire de recherche d'Orsay ?


Richard Legras : Depuis 13 ans, je développe une activité de recherche unique en France car nous sommes les seuls à utiliser de l’optique adaptative pour étudier la fonction visuelle et la perception visuelle. Mon équipe est constituée de doctorants en thèse qui poursuivent leurs études après le Master. Au total, 5 sont passés par ce centre de recherche et une trentaine de Master 2 Sciences de la vision ou interne en ophtalmologie. Actuellement, je supervise 3 doctorants et nous travaillons sur différents axes de recherche. Les industriels comme Johnson&Johnson ou Essilor investissent sur des projets de développement.


A. Lesquels ?


R.L : Le premier axe de recherche : L’optimisation d’optiques destinées à la correction de la presbytie à l’aide d’un dispositif d’optiques adaptatives ou de simulations numériques de l’image rétinienne. Autre sujet : l'application de l’optique adaptative pour l’imagerie rétinienne. Nous avons actuellement un dispositif pour visualiser la rétine (les photorécepteurs) avec une résolution de 2 microns. Troisième axe : l'optique adaptative pour valider une simulation numérique de la vision fovéale. En partenariat avec la fondation Rothschild, nous travaillons également sur l’optimisation de la chirurgie réfractive.


A. Quelles sont les avancées les plus notables en matière de recherche ?


R.L : L'élément le plus important est la mise en place d’une simulation numérique de la vision fovéale. Autre avancée notable : l'optimisation d'optiques multifocales, destinées à la correction de la presbytie.


A. Proposez-vous une application concrète pour les opticiens ou les ophtalmologistes ?


R.L : Nous travaillons sur le développement de nouvelles optiques pour la correction de la presbytie. Les résultats obtenus pourraient permettre de mettre au point de nouvelles optiques. Aussi, la mise en place d'une base de données normative, permettant, à terme, de distinguer une rétine saine d'une rétine pathologique. Pour ce faire, nous utilisons un dispositif d'optique adaptative, le rtx1TM afin d’acquérir des images de la rétine à une résolution de 2 µm. Cet outil pourrait donc aider l'ophtalmologiste dans sa prise de décision.


A. Comment est financé un projet de recherche ?


R.L : Il faut savoir que les doctorants sont subventionnés par une bourse. Pour en obtenir, 3 types de financement sont possibles :
la négociation de contrats avec les industriels, notamment Vistakon USA division du laboratoire Johnson&Johnson, Essilor, Sagem, Imagine Eyes.
Autre possibilité : des bourses académiques financées par les fonds publics.
Les doctorants peuvent obtenir aussi des bourses Cifre en négociant un partenariat avec une entreprise. Ainsi, la personne est employée par la société, mais une partie de son activité de recherche est au laboratoire. Une grande partie du matériel de pointe de haute technicité a pu être acquis grâce à des aides financières venant du Conseil Général de l’Essonne.